« La magie de MPC a encore frappé. L’oscillation du hall et de la salle de bal, leur destruction, l’incroyable mélange de l’huile, de l’eau, de la fumée et des flammes et les prolongements des décors sont absolument impressionnants. Rien ne vaut le plaisir de travailler avec une équipe qui est clairement dans son élément quand elle repousse au maximum les limites de la technologie. »
Le réalisateur, Wolfgang Petersen
Poséidon est la version réinventée de L’Aventure du Poséidon, un film catastrophe sorti en 1972. Ce film de Wolfgang Petersen (Troie, La Tempête, Das Boot) a été produit et distribué par Warner Bros. MPC est surtout intervenue de deux façons : en créant des environnements entièrement numériques et des prolongements des décors partiels représentant l’intérieur du navire, et en développant, en association avec le studio munichois Scanline AG, un système de dynamique des fluides pour créer de l’eau et des flammes photoréalistes.
Nous sommes le 31 décembre, dans l’Atlantique Nord. Les festivités du Nouvel An ont commencé à bord du Poséidon. Véritable joyau, ce navire de croisière se dresse sur plus de 20 étages et compte 13 ponts et plus de 800 cabines. Les passagers se sont réunis pour saluer l’arrivée de la nouvelle année. Sur le pont, le second capitaine a un mauvais pressentiment.
Augmentation des décors et environnements générés par ordinateur.
L’équipe de MPC, dirigée par Chas Jarrett, a adopté deux approches pour donner vie à l’intérieur du Poséidon. Tout d’abord, elle a complété trois décors partiels construits à Burbank pour le tournage. Ensuite, elle a généré des environnements complets par ordinateur, notamment de l’eau, des flammes, des accessoires et des personnages capables d’interagir de manière parfaitement réaliste avec leur environnement.
Une fois les décors complétés et les environnements générés, l’équipe les a peuplés de personnages et d’accessoires pour créer l’atmosphère du réveillon, chargée d’espoir, et le chaos qui s’ensuit lorsque le navire fait naufrage. Des centaines de modèles de personnages, de chaises, de confettis, de ballons de baudruche et de jetons de poker ont été traités dans PAPI, le système de dynamique des corps rigides de MPC, puis rendus dans Mental Ray, une première pour MPC sur un long métrage.
Le système PAPI simule des objets « durs » générés par ordinateur. Pour Poséidon, il a aussi permis à un grand nombre de personnages numériques situés à proximité les uns des autres d’interagir de manière naturelle entre eux et avec leur environnement. MPC a pris grand soin d’éviter le style désarticulé dont souffrent souvent les cascades numériques. Pour ce faire, elle a simulé des tissus multicouches dans SyFlex et utilisé des données de capture du mouvement pour que les simulations des personnages soient fluides et réalistes.
Simulation des flammes et de l’eau avec Flowline.
Une grande partie des tâches confiées à MPC dans ce projet visait la simulation d’eau et de flammes, dont il a longtemps été difficile de créer des versions virtuelles réalistes. Pour y parvenir, MPC s’est procuré auprès de Scanline AG, une société munichoise, une licence exclusive d’utilisation de Flowline, un logiciel de simulation des fluides qu’elle a intégré au système de traitement Linux/Maya de MPC et augmenté avec Maya et Mental Ray. Les résultats ne sont rien de moins que révolutionnaires.
Flowline, qui est spécialement conçu pour les effets spéciaux, recrée les propriétés physiques de l’eau, du feu et de la fumée grâce à des outils et des concepts bien connus des spécialistes des VFX. La principale séquence pour laquelle le logiciel a été utilisé est celle dite du « hall renversé », où le navire a chaviré et les passagers s’enfuient sur un pont de fortune. L’eau bouillonne, gicle puis s’apaise, lorsqu’un refroidisseur transperce soudainement le navire. Son huile s’écoule dans le bassin situé en contrebas avant d’exploser en colonne de feu. Pour réaliser cet effet, les directeurs techniques VFX de MPC ont simulé l’interaction entre l’eau, l’huile et le feu dans Flowline. Deux membres du personnel de Scanline, Stephan Trojanksy, l’architecte de Flowline, et Danielle Plantec, ont été détachés chez MPC pour superviser la création de ces effets dans le logiciel.
Une autre scène majeure pour laquelle MPC a utilisé Flowline se déroule dans la salle de bal, où de l’eau s’écrase à travers les vitres. L’équipe a fusionné des images réelles et de l’eau de synthèse sans que rien n’y paraisse. MPC a également créé des effets sous-marins, notamment des bulles et des flammes réfractées. Grâce à l’acquisition de la licence d’utilisation de Flowline et à l’intégration du logiciel dans son système de traitement, MPC peut désormais fournir une vaste gamme d’effets complexes pour des plans qui comportent du feu, de la fumée, de l’eau et de l’huile.
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