The Moving Picture Company (MPC) a donné vie aux Oompa Loompas de Willy Wonka dans Charlie et la chocolaterie. Tim Burton, dont la réputation n’est plus à faire, a réalisé ce film pour Warner. MPC a réalisé 550 plans surprenants pour les effets visuels du projet.
Charlie et la chocolaterie raconte l’histoire d’un chocolatier excentrique, Willy Wonka (Johnny Depp), et de Charlie (Freddie Highmore), un garçon pauvre et gentil qui vit dans l’ombre de l’extraordinaire usine de Willy Wonka. Séparé depuis longtemps de sa propre famille, Willy Wonka organise une loterie dans le monde entier pour trouver celui ou celle qui héritera de son empire. Cinq enfants, dont Charlie, ont la chance de trouver des tickets d’or dans des tablettes de chocolat Wonka. Ils visitent ainsi la légendaire fabrique de bonbons, dans laquelle aucun étranger n’avait mis les pieds depuis 15 ans. Ébloui par tout ce qu’il voit, Charlie découvre peu à peu le monde fantastique de Willy Wonka.
MPC a réalisé une gamme exceptionnellement large de travaux pour le projet. D’une part, il fallait donner vie aux Oompa Loompas, les serviteurs hauts comme trois pommes de Willy Wonka, et d’autre part, créer une rivière et une chute de chocolat. À cela se sont ajoutés la danse synchronisée des Oompa Loompas, la transformation de Violette en bleuet, le palais fondant, le village des Oompa Loompas niché dans la jungle et le trajet dans le tunnel blanc, entièrement généré par ordinateur.
La troupe d’Oompa Loompas de Willy Wonka a été animée par un ensemble de techniques de capture du mouvement et d’animation par ordinateur. Parce que des plans tournés avec des Oompa Loompas ou des acteurs filmés sur écran bleu devaient être intercalés à certains endroits, il était essentiel que les Oompa Loompas soient absolument photoréalistes. La simulation de la peau, des cheveux et des tissus devait donc être parfaite.
Les mouvements des Oompa Loompas sont basés sur ceux d’un acteur, Deep Roy, qui ont été capturés dans les studios de Pinewood grâce au système Vicon MX40 de MPC. Les données recueillies par 24 caméras Vicon MX 40 ont été transférées dans ALICE, un système de création de foules exclusif de MPC, où une bibliothèque de mouvements (de la marche à la course, en passant par la danse et les acrobaties de groupe) a été créée. Une séance de capture détaillée des mouvements du visage a également été organisée pour que tous les personnages parlent, chantent et bougent uniformément.
La bibliothèque de mouvements a été utilisée pour les Oompa Loompas virtuels qui apparaissent tout au long du film, de la salle au chocolat à la salle de télévision. En peuplant l’usine, ces petits personnages chantants et dansants donnent de la vie aux divers plans du film.
Pour MPC, le trajet dans le tunnel blanc constituait l’un des volets les plus intrigants du projet. Entièrement générée par ordinateur, cette séquence de deux minutes se compose principalement d’une rivière de chocolat, d’un bateau à rames et de son équipage d’Oompa Loompas, et des doubles virtuels des principaux acteurs.
Le premier défi, qui consistait à créer la rivière de chocolat, a conduit à la mise au point d’un système exclusif, PUDDLE, pour générer des fluides réalistes.
L’équipe devait reproduire les propriétés du chocolat fondu et rendre la substance complètement fluide, une tâche particulièrement intéressante sur le plan technique. Pour ce faire, les programmeurs de MPC ont mis au point PUDDLE, qui a permis au chocolat de former des vagues et des ondulations réalistes et, globalement, d’interagir de manière naturelle avec son environnement.
Une fois la rivière de chocolat placée dans le plan, le bateau et son équipage d’Oompa Loompas ont été modélisés et animés en 3D à l’aide des outils complets de traitement des personnages dont dispose MPC ainsi que du système ALICE, employé pour les mouvements des serviteurs. Puisque la séquence était entièrement générée par ordinateur, des doubles virtuels des acteurs ont été créés et intégrés aux plans à leur tour. Une simulation détaillée des tissus et des cheveux a dû être réalisée pour tous les personnages.
Dans la scène où l’odieuse Violette Beauregard se remplit de jus de bleuet et sort du cadre en roulant sur elle-même, l’équipe a mélangé des effets 2D et 3D. Il est rare qu’un personnage virtuel soit présenté plein cadre, comme c’est le cas dans cette séquence. La simulation des tissus et des cheveux devait être parfaite pour que le personnage soit complètement réaliste. Des progiciels standards, dont le simulateur de tissu SyFlex, ont été adaptés au processus de traitement de MPC. Pour concevoir le corps gonflé de Violette, un corps sphérique a été créé dans Maya, puis fusionné avec soit une version numérique du visage de Violette, soit un passage du visage de l’actrice filmé sur un écran vert (avec prothèses) et combiné par la suite avec son corps de synthèse.
La scène de la salle au chocolat est l’une des premières à montrer l’intérieur de la célèbre chocolaterie de Willy Wonka. On y voit Charlie et les autres gagnants de la loterie découvrir un monde tapissé de pelouses, jonché de bonbons, où des sucettes tiennent lieu de végétation et où dominent les couleurs vives. L’environnement est complété par une rivière et une chute géante de chocolat fondu. Les décors, construits dans les studios de Pinewood, ont été augmentés par ordinateur.
MPC a trouvé une seconde occasion d’exploiter le système PUDDLE dans la séquence où Augustus Gloop, un garçon rondelet, tombe dans la rivière de chocolat. Le garçon ne sachant pas nager, Willy Wonka lui sauve la vie en ordonnant qu’un énorme tuyau (entièrement virtuel) soit plongé dans la rivière, où la machine attachée au tuyau crée un tourbillon qui aspire Augustus. Avant que le garçon disparaisse complètement, les Oompa Loompas forment un cercle autour de la machine et entonnent une chanson en exécutant une nage synchronisée dans le style de Busby Berkeley.
Des décors virtuels détaillés ont été conçus pour un certain nombre de plans majeurs, notamment le village des Oompa Loompas, niché dans la jungle, et le palais de chocolat, qui s’élève dans toute sa splendeur avant de fondre sous les rayons du soleil indien.