Tiré du premier tome de la saga imaginée par J. K. Rowling, Harry Potter à l’École des sorciers raconte les aventures de Harry Potter dans un monde enchanté. Ce film très attendu, réalisé par Chris Columbus pour Warner Brothers Pictures, met en vedette Robbie Coltrane, Richard Harris, John Hurt et Maggie Smith.
Une foule d’effets visuels ont été générés par ordinateur pour adapter au grand écran les péripéties du jeune Harry dans un univers peuplé de géants, gobelins, dragons et autres créatures fantastiques. La Moving Picture Company a créé 85 plans pour donner vie au film, entre autres, à la cabane sur le rocher, aux chocogrenouilles, au Vif d’Or et au livre hurlant. En plus de ce travail, MPC a pu utiliser pour la première fois une technologie novatrice de capture du mouvement, en Europe, sur le plateau du film.
Une tempête fait rage lorsque l’oncle et la tante de Harry, les Dursley, trouvent refuge avec leur neveu dans une cabane située en pleine mer, au sommet d’un rocher. Après avoir créé la cabane en 3D, MPC en a inséré la structure dans une séquence filmée par hélicoptère dont la couleur a été corrigée pour transformer le jour naturel en nuit d’orage. Chas Jarrett, superviseur CG (images de synthèse) et responsable de l’animation, a conçu la cabane d’après des esquisses et des textures photographiques tirées de constructions en pierre Cotswold. Un ciel généré par ordinateur et agité par des nuages noirs, des éclairs, de la pluie CG et des embruns s’y est ajouté, puis la cabane a été revêtue d’une texture mouillée et luisante. Enfin, le superviseur 2D, Greg Salter, a assemblé tous les éléments de la séquence avec Cineon.
La « chocogrenouille » magique s’animant lorsque Harry la déballe et qui saute hors du train par la fenêtre a également été créée par MPC. Chas Jarrett a modélisé la grenouille 3D à l’aide du logiciel Maya. Plusieurs textures chocolatées ont été étudiées ; c’est pourtant la dernière texture, légèrement lisse et lustrée, inspirée d’un lapin de Pâques qui a été utilisée.
Une autre séquence importante du film nous présente Madame Hooch expliquant les règles du Quidditch, un sport aérien magique selon lequel les sorciers chevauchent des balais volants afin de capturer le Vif d’Or (un globe dont les ailes sont affutées). Avec l’aide du logiciel Maya, MPC a créé l’image de synthèse du Vif d’Or qui déploie ses ailes et vole. Afin de créer une illusion complète, un reflet a été ajouté dans les lunettes de Harry. Plus loin dans l’histoire, alors que Harry fait des recherches sur sa famille, un livre de la bibliothèque s’anime soudainement et un visage hurlant jaillit du livre. À cette fin, MPC a pris un plan d’écran vert du livre, y a ajouté des pages et créé un visage en 3D. Le visage hurlant a par la suite été animé pour se déployer à travers la page ; le tout a été réalisé grâce au logiciel Maya.
Le « Filet du diable » (plante dotée de tiges ligneuses en forme de serpent qui s’animent et encerclent Harry, Hermione et Ron) a été traité par MPC afin d’ajouter une certaine ambiance à la scène et faire paraître cette plante encore plus sinistre. Les tiges ligneuses ont été rotoscopées et des particules brillantes ont été ajoutées afin de donner une apparence humide et visqueuse aux tiges. Tous les plans ont été traités avec Commotion et Shake.
MPC a également créé plusieurs autres effets spéciaux, dont la fumée en image de synthèse pour le Remembrall (une petite balle de cristal), plusieurs plans de hiboux, de même qu’un nombre incalculable d’effets de baguette magique. Tout au long du film, de nombreux sorts sont jetés ; MPC a créé plusieurs effets de façon à refléter chacun de ceux-ci. La scène représentant Hagrid qui dépeint à Harry la façon dont ses parents ont été tués est un exemple de séquence rétrospective effectuée. Ces effets ont été produits au moyen d’outils 2D, créant un mélange de particules animées tout en ajoutant des effets de lumière et une texture en 2D. Lorsque Neville cherche la bagarre, Harry lui jette aussi un sort qui le gèle sur place. Afin de créer l’effet de froid et de glace émanant de la baguette magique, la manipulation 2D a été utilisée avec l’aide de Cineon et Shake.
Système de repérage cinématographique de MPC
MPC a mis au point un système de repérage cinématographique de concert avec BBC Resources. Le système élimine le besoin d’un repérage postproduction et la suppression des marqueurs ; ce qui s’est avéré très efficace lors de la réalisation de Harry Potter. Un plan spécifique que l’on retrouve dans Harry Potter est l’approche de celui-ci vers Poudlard, école de sorcellerie et de magie. Ils voguent sur un grand lac en pleine nuit, Hagrid et les enfants s’approchent, et un instant après le château et ses tourelles apparaissent. Grâce au système de repérage cinématographique composé de marqueurs rétro-réfléchissants et de réflecteurs infrarouges pour capteurs de mouvement, Peter Muyzers, directeurréalisateur technique CG, a imbriqué le mouvement du Super Technocrane au modèle Maya 3D (réplique miniaturisée de Poudlard). Ce qui a permis à l’équipe de prévisualiser et de cadrer les plans visualisant les tourelles et les tours de Poudlard de la scène sur fond vert (fond sur lequel fut filmés Hagrid et les enfants dans l’embarcation).
Ce système de repérage cinématographique a également été utilisé lors de la séquence de la Forêt interdite, lors de laquelle un mouvement de caméra des plus complexes a été utilisé lorsque Harry rencontre Firenze, le centaure. Le tournage en direct avec Harry, allié à une interaction avec le centaure en image de synthèse a nécessité une prévisualisation. MPC a favorisé cette approche par l’installation de 350 marqueurs au-dessus de la scène de la forêt, réfléchissant les signaux infrarouges émanant de la caméra. Au moyen de données produites, un modèle 3D de la forêt a été construit et l’équipe a été en mesure de voir, en temps réel et en relecture vidéo, les mouvements du centaure combinés à ceux des acteurs.