François est un compositing artist chez MPC Liège depuis 2014. Devenu salarié de la société en 2019, après des débuts en freelance chez Mikros, il partage son parcours allant de l’infographie 3D à l’animation.
En tant que Lead compositor, François nous dévoile les coulisses de son métier, illustré par des projets mémorables comme The Forgotten Battle. Entre passion pour le travail d’équipe, plaisir du défi, et amour du bricolage, il nous offre un aperçu captivant de son univers professionnel.
- Quel a été ton parcours pour en arriver à ton métier ?
Après avoir suivi des études d’infographie orientée 3D en Belgique, je me suis orienté vers l’architecture. Mon premier emploi consistait à travailler pour des architectes en créant des images architecturales. Ensuite, j’ai évolué vers la publicité et l’animation, des expériences enrichissantes qui m’ont conduit au compositing. En parallèle, j’ai enseigné la 3D et le compositing dans divers établissements, une expérience aujourd’hui précieuse en tant que lead de projets.
- En quoi consiste ton métier ?
Mon métier comporte essentiellement deux aspects :
D’une part, en tant que compositing artist, je crée des plans à partir de briefings, en assemblant des couches de rendus 3D, du matte painting et des éléments tournés en studio ou en extérieur. L’objectif est de reproduire visuellement la pensée du réalisateur.
D’autre part, en tant que Lead compositor, je briefe et guide les compositor artists travaillant sur le projet, en collaboration avec le superviseur. Une communication maximale est essentielle pour s’approcher au plus près de la vision du réalisateur.
- Quel est le projet MPC sur lequel tu as travaillé et dont tu es le plus fier ?
Il est extrêmement difficile de choisir, chaque projet apportant de nouveaux défis. Cependant, je mentionnerai The Forgotten Battle de Matthijs Van Heijnningen. Travailler sur la séquence de combats aériens sous la direction de Barthélemy Beaux et diriger l’équipe sur d’autres plans en collaboration avec le superviseur Laurent Creusot ont été des moments marquants. La motivation collective et la conscience du devoir de mémoire ont rendu ce projet significatif.
- Qu’est-ce que tu dirais à un.e adolescent.e qui voudrait faire le même métier que toi ?
Je l’inviterais à cultiver une grande curiosité artistique et technique. Expliquer l’importance de persévérer face aux premières expériences parfois stressantes et lui donner confiance en ses capacités.
- Quel est le moment préféré de ton métier ?
L’enthousiasme partagé lors d’un projet, la solidarité entre graphistes et le plaisir d’accompagner des jeunes talents en cours de projet constituent mes moments préférés. Paradoxalement, j’apprécie également les défis et le plaisir de bricoler sur un shot, sortant parfois des schémas classiques.
- Pour toi, quel est le point culminant de ta carrière aujourd’hui ?
Participer à la cérémonie des Césars avec mon collègue Guillaume Pondard, qui a remporté le premier César des effets visuels, reste le point culminant de ma carrière. Une expérience hors du temps gravée dans ma mémoire.
- Quel est le shot qui a été le plus “challengeant” de ta carrière ?
Comment n’en citer qu’un ? Sur The Sister Brother de Jacques Audiard, des séquences complexes impliquant l’ajout de chevaux dans une grange en feu et une interaction entre un cheval blessé et une main d’acteur ont demandé de sortir de notre méthodologie traditionnelle pour réaliser les intentions du réalisateur.
- Qui t’inspire, et pourquoi ?
De nombreux artistes m’inspirent, notamment Rone, Ludovico Einaudi et Max Richter. J’écoute fréquemment de la musique en travaillant, ce qui me permet de me concentrer et de trouver de l’inspiration.
- Quel est ton film préféré ?
C’est une question difficile, mais “Qui veut la peau de Roger Rabbit ?” et “Retour vers le futur” occupent une place spéciale dans mon cœur. Le premier a marqué mon enfance, tandis que le second m’a fasciné par ses effets visuels, suscitant ma passion pour le cinéma.
Le Roi Lion aussi, car il a suscité chez mes enfants le même émerveillement que j’ai vécu 25 ans auparavant. La qualité du travail est remarquable, et malgré mes appréhensions pour l’adaptation, le résultat m’a totalement séduit.
Merci François !